Amitiés sincères
Au centre de ce premier long métrage signé Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie (adapté de leur pièce du même nom), un père divorcé, gérant d’un restaurant parisien de renom (Gérard Lanvin), ses deux meilleurs amis – l’un romancier célébré (Jean-Hugues Anglade), l’autre, libraire raffiné (Wladimir Yordanoff) – et sa ravissante fille, élève de l’Ecole Normale Supérieure (Ana Girardot). Les uns vivent au contact des autres, se côtoient lors de gourmets rituels hebdomadaires, partent en vacances, fêtent Noël ensemble. Mais derrière cette union sacrée se nichent secrets et mensonges dont les échos les plus sourds commencent à se faire entendre.
Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie, en lointains cousins de Claude Sautet et d’Yves Robert, filment ces liens fragilisés avec pudeur et modestie. A juste distance de ce qui, à chaque instant, pourtant menace : la caricature des catégories socio-professionnelles appréhendées, le manque d’aspérité, le goût du conformisme. Car Amitiés sincères semble avoir été dirigé à l’oreille et trouve dans l’interprétation de l’ensemble de son casting et le mariage des voix masculines, sa juste émotion. Celle qui le traverse de part en part, lui confère son épaisseur et son chaleureux climat.