Venus à Marseille présenter Chien de la casse (en salle le 19 avril prochain) dans le cadre du festival Music & Cinema, les comédiens Anthony Bajon et Raphaël Quenard, le réalisateur Jean-Baptiste Durand, ainsi que la pianiste Evelina Piti évoquent dans Bande à part leurs musiques de cinéma préférées. Une playlist éclectique, où se croisent, entre autres, Hans Zimmer, Céline Dion, Franz Liszt et JuL.
Anthony Bajon
1. Céline Dion – My Heart Will Go on – Titanic
« Dès que je l’écoute, ça m’émeut ! Je vais beaucoup me promener dans les bois, ça m’inspire, et à chaque fois, je mets cette musique, et ça me transporte. Non, mais c’est vrai, je suis un être sensible dans le fond ! (Rires) »
2. Saaphyra – Yemma – Bonne Mère
« C’est pour des raisons très personnelles : c’est une chanson où la chanteuse parle de sa mère, et à chaque fois que je l’écoute, je suis très ému. Elle parle de tout ce que sa mère a fait comme sacrifices pour ses proches, pour que ses enfants aient une bonne éducation, une bonne situation, un peu d’argent… Ça me touche énormément, parce que je vois ma propre mère à travers cette histoire. »
3. Hans Zimmer – Mountains – Interstellar
« C’est exceptionnel : c’est une montée en puissance, tranquillement, et d’un coup t’as le morceau qui part dans tous les sens. À chaque fois, ça me procure des émotions de fou. »
Raphaël Quenard
1. Hans Zimmer – You’re So Cool – True Romance
« Pour moi, c’est une des meilleures musiques de cinéma. J’adore les films où il y a un thème qui revient de manière récurrente. Et dans True Romance, ça se concentre uniquement sur quelques notes foudroyantes, et c’est génial. »
2. Johnny Hallyday – Salut Charlie – Atlantic Bar
« Ce morceau est utilisé dans un super documentaire, Atlantic Bar. C’est monumental, ce film. Ça se passe dans un bar à Arles, et le père de la patronne, qui est mort, s’appelait Charlie. Et à un moment, on entend Salut Charlie qui résonne, avec l’émotion de la patronne qu’aucun acteur ne pourrait jouer à l’écran… C’est de la foudre atomique. »
3. JuL – La Bandite – BAC Nord
« Comme on est à Marseille, je suis obligé de donner cette musique en référence à notre idole à tous, JuL ! Ce morceau, La Bandite, sublime une séquence magistrale de BAC Nord, la plus belle scène du film [Il s’agit d’une séquence en voiture, lorsque les policiers ont interpellé un jeune d’une cité, tout excité d’entendre JuL à la radio, ndlr]. »
Evelina Piti
1. La sixième et la cinquième symphonie de Tchaïkovski
« Je ne sais pas si ça a été utilisé au cinéma – certainement. Tout le thème de la sixième descend, et correspond à l’état de Tchaïkovski au moment où il la compose. Et en même temps, la cinquième est comme un combat contre la fatalité. Le mélange des deux fonctionnerait très bien dans un film. »
2. La Divine Comédie de Liszt
« Les œuvres pour piano, et même pour orchestre, de Liszt, utilisées par fragments, pourraient faire de très bons accompagnements pour le cinéma. La Divine Comédie, par exemple, c’est quelque chose d’incroyable : il y a un moment où les deux mains du piano se mélangent dans des rythmes conjugués, qui décrivent parfaitement la folie, et correspondent au moment du récit de Dante où les amants s’enlacent et sombrent dans la folie. »
Jean-Baptiste Durand
1. Hans Zimmer – Elysium – Gladiator
« J’adore toute la B.O. de Gladiator. Difficile d’expliquer pourquoi, ça ne s’explique pas, la musique… »
2. Johnny Greenwood – Open Spaces – There Will Be Blood
« Tout le travail sur le son, la musique, le sound design de There Will Be Blood, et de la B.O. en particulier, est exceptionnel. »
3. Bobby McFerrin – Improvisació 1 – The Square
« C’est une musique bizarre, remixée, coupée avec des voix, et c’est la même tout le long du film. Il y a une espèce de radicalité, et en même temps de classicisme, que je trouve assez courageux. Et elle correspond parfaitement à The Square, qui parle d’avant-garde, d’art contemporain, de populaire, et d’humain. »
BONUS : Beethoven – La Tempête – Chien de la casse
« On a mis La Tempête dans le film grâce à Evelina, qui a proposé ce morceau. Dès qu’on l’a entendu, on a su que c’était le bon. Il y a une espèce de ritournelle un peu enfantine, quelque chose presque d’une boîte à musique, qu’on pourrait jouer à des enfants, et à un moment donné, ça devient très sombre. C’est comme si on passait de l’enfant à l’adulte. Ça correspondait étonnamment bien pour le moment dans le film où le personnage de Mirales (joué par Raphaël Quenard, ndlr) entend cette musique. Je crois beaucoup aux étoiles et aux signes, alors je me suis dit qu’il était inutile de chercher ailleurs si ce qu’on propose est exactement ce qu’il faut. Et après, on est parti de La Tempête pour circonscrire le répertoire que joue Madame Dufour, le personnage d’Evelina, dans le film. »
Photos : Chien de la casse de Jean-Baptiste Durant. Copyrights Camille Sonally.
