Festival de Cannes Jour 1

In the mood for films

Plus de deux ans après l’édition 2019, le Festival de Cannes en juillet, c’est comme Noël à la Chandeleur. Bûche glacée et crêpes flambées à foison. Cinéphiles gloutons, à vos marques, prêts, partez ! On va se régaler.

Il faudra passer définitivement sur l’étrangeté d’être là, à Cannes en juillet, pour la 74e édition du plus grand festival de cinéma du monde. Avec des masques blancs, noirs ou bigarrés et la quasi-certitude qu’il fera toujours beau. Oui, le soleil impertinent nous cueillera au sortir du Palais des Festivals, de la salle Miramar (rénovée, magnifique) ou du Théâtre Croisette ; tous lieux obscurs et néanmoins célèbres et incontournables pour les festivaliers qui suivent la compétition officielle et Un Certain Regard, la Semaine de la Critique et la Quinzaine des Réalisateurs. Tant de promesses déjà, tandis que les tapis rouges se déroulent, que les perceuses résonnent d’un couloir à l’autre, que les derniers panneaux amovibles trouvent leur place, et que les festivaliers rejoignent les juillettistes pour cette double transhumance inédite.

 

Annette ouvre ce soir le bal (masqué) des films en rafale, comédie musicale signée Léos Carax sur un livret des Sparks, opéra rock sur la célébrité, le cynisme et l’enfance sacrifiée. Avec Adam Driver et Marion Cotillard en majesté. Le film sort en salle en même temps qu’il est dévoilé à Cannes, et la plupart des cinémas de France le programmant retransmettent également la cérémonie officielle d’ouverture en temps réel. Doria Tillier endossera le rôle (pas facile) et la robe (de lumière) de la maîtresse de cérémonie et Jodie Foster recevra une Palme d’or d’honneur et déclarera dans son français parfait le festival « ouvert ». Quant à Mister President Spike Lee et son intéressant jury (Mati Diop, Mylène Farmer, Maggie Gyllenhaal, Jessica Hausner, Mélanie Laurent, Kleber Mendonça Filho, Tahar Rahim, Song Kang-ho), ils entameront là leur découverte des vingt-quatre longs-métrages en compétition pour la Palme.

 

On connaît la chanson, mais l’air sera forcément différent et les images de ce 74e Festival de Cannes seront, on l’espère, envoûtantes, chatoyantes, palpitantes et bouleversantes. On connaît peut-être l’air qui trottera dans toutes les têtes, y compris celle des badauds et des vacanciers les plus rétifs au 7e Art, jusque tard dans la nuit puisque, au cinéma de la plage, la version restaurée 4 K de In The Mood For Love de Wong Kar Wai fera vibrer sa valse lente, sa mélopée déchirante sur la Croisette en goguette. In the Mood for love and films…