Un air dans la tête #5
Que fredonne-t-on sur la Croisette en ce 76e Festival de Cannes ?
On sait presque dès le début de L’Amour et les forêt que quelque chose s’est grippé entre Blanche (Virginie Efira) et Grégoire Lamoureux (Melvil Poupaud), le dialogue qu’on entend d’abord en voix off avant de découvrir qui échange avec la jeune femme est assez vite clair. Et dans les scènes de la vie conjugales telles que Valérie Donzelli les dirige dans ce film présenté à Cannes Première et qui sort en salle simultanément ce jour, des petits détails clochent. Du bout des lèvres, la chanson de Barbara que Greg passe en vinyl sur une chaine HIFI pour inviter son épouse à danser en guise de réconciliation après qu’elle a fait une découverte troublante est de ceux-là. Après son introduction à la flûte qui semble annoncer une ritournelle guillerette, elle évoque, par ses paroles, un désaccord infime, une légère distorsion des rapports. «Dites-le moi du bout des lèvres, je l’entendrai du bout du cœur, vos cris me dérangent, je rêve. Je rêve. Oh dites-le moi doucement, murmurez-le moi simplement, je vous écouterez bien mieux. San doute. » Il chantonne à son oreille à elle, et ce « bourdonnement » n’est pas celui « des abeilles ». Leurs rêves ne sont pas les mêmes…