Cannes 2021 : la Semaine de la Critique à la fête
Gérard Depardieu, Adèle Exarchopoulos, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain, un poulet, de l’émancipation, de la détermination, du désir et de l’amour sont au menu de la 60e édition de la Semaine de la Critique.
Soixante ans déjà que cette fameuse section parallèle cannoise défriche et révèle les talents du jeune cinéma mondial. Les générations s’y suivent et illuminent tout le festival de leur filmographie, comme cette année, de Leos Carax à Julia Ducournau, d’Andrea Arnold à Nadav Lapid, de François Ozon à Hafsia Herzi, de Justin Kurzel à Arnaud Desplechin et Jacques Audiard.
L’affiche de cette cuvée anniversaire est un cliché tiré d’un photogramme d’It Follows de David Robert Mitchell, en compétition en 2014. Des personnages courent. L’énergie est donc en ligne de mire de la sélection dévoilée ce lundi 7 juin, un mois avant les réjouissances présentées sur la Croisette du 7 au 15 juillet prochain. Les œuvres en compétition seront soumises au regard du président du jury Cristian Mungiu (unique cinéaste roumain palmé d’or à ce jour), entouré de la chanteuse et actrice Camélia Jordana, de la productrice Didar Domehri, du directeur artistique de festival Karel Och et du consultant Michel Merkt.
La jeunesse mène évidemment le programme, puisque la section est dédiée aux premiers et seconds longs-métrages (11 premiers – dont les 7 de la compétition – et 2 deuxièmes cette année), et aux courts-métrages, avec une présence féminine en hausse. Sur les 23 films annoncés – 13 longs et 10 courts -, un ratio réalisatrices/réalisateurs de 50/50 pour les longs, et de 40/60 pour les courts, quand la totalité des 1000 longs et 1620 courts vus représentent un ratio de 30/70.
Côté ambiance et univers sont annoncés du cocasse avec un homme transformé en poulet dans Feathers de l’Égyptien Omar El Zohairy, du périple maternel intense avec Amparo du Colombien Simon Mesa Soto et Piccolo corpo de l’Italienne Laura Samani, de l’adolescence troublée en Espagne dans Libertad de Clara Roquet et opiniâtre avec l’Ukrainienne Olga d’Elie Grappe, du portrait émouvant avec l’hôtesse de l’air (Adèle Exarchopoulos) du Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, et du duo détonant dans Robuste de Constance Meyer, avec Gérard Depardieu et Déborah Lukumuena, présenté en séance d’ouverture.
Le sentiment mène aussi le monde, avec le conte à Djibouti The Graveddiger’s Wife de Khadar Ayderus Ahmed, la rencontre d’Une histoire d’amour et de désir de la Tunisienne Leyla Bouzid, et le trio Demoustier–Valeria Bruni Tedeschi–Denis Podalydès au coeur des Amours d’Anaïs de Charline Bourgeois-Tacquet. Et des premières fois encore, avec les débuts en solo de Samuel Theis, après la Caméra d’or en trio avec Party Girl, pour l’immersion initiatique de Petite Nature, et avec le passage au long de Sandrine Kiberlain pour Une jeune fille qui va bien et de Vincent Le Port pour Bruno Reidal, qui remontent tous deux le temps.
Côté court, on note que la Chine brille avec deux films (Duo Li (Lili, toute seule) de Zou Jing, (Fang Ke (An Invitation) de Hao Zhao & Yeung Tung), tout comme la France avec le portrait uppercut Soldat noir de Jimmy Laporal-Trésor et l’enquête familiale animée de Noir-soleil de Marie Larrivé. On devine aussi du décapant, avec la ruche humaine grecque de Brutalia, Days of Labour (Brutalia, jours de labeur) de Manolis Mavris, et les frissons danois d’Inherent de Nicolai G. H. Johansen.
Rendez-vous dans la salle rénovée du Miramar à Cannes dès le 7 juillet, et en ligne sur FestivalScope du 15 au 21 juillet, puis les films de la Semaine partiront en tournée à partir du 20 juillet, à Porto Vecchio, Paris, Marseille, Prague, Fort-de-France, Morelia, New-York et Los Angeles.
Sélection 60e Semaine de la Critique
Compétition – Longs-métrages
Amparo de Simon Mesa Soto
Feathers d’Omar El Zohairy
The Graveddiger’s Wife de Khadar Ayderus Ahmed
Libertad de Clara Roquet
Olga d’Elie Grappe
Piccolo corpo de Laura Samani
Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre
Courts-métrages
Brutalia, Days of Labour (Brutalia, jours de labeur) de Manolis Mavris
Duo Li (Lili, toute seule) de Zou Jing
Fang Ke (An Invitation) de Hao Zhao & Yeung Tung
Inherent de Nicolai G.H. Johansen
Interfon 15 (Intercom 15) d’Andrei Epure
Ma Shelo Nishbar (If It Ain’t Broke) d’Elinor Nechemya
Noir-soleil de Marie Larrivé
Safe de Ian Barling
Soldat noir de Jimmy Laporal-Trésor
Über Wasser (Hors de l’eau) de Jela Hasler
Séances spéciales longs-métrages
Robuste de Constance Meyer (Ouverture)
Bruno Reidal de Vincent Le Port
Petite Nature de Samuel Theis
Une jeune fille qui va bien de Sandrine Kiberlain
Les Amours d’Anaïs de Charline Bourgeois-Tacquet
Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid (Clôture)